lunes, 13 de diciembre de 2010

Episode 2 / Episodio 2




-          Bonjour Abel. Alors comme ça vous partez ?

Les quelques clients de l’auberge arrêtèrent leur bavardage et attendirent que l’homme vêtu de noir, entré quelques minutes auparavant, répondît. Abel prit son temps pour répondre. Il scruta l’aubergiste, puis dit.

-          Effectivement, je pars.
-          Vous reviendrez bientôt ?
-          Je ne sais pas. Le plus tôt possible. J’ai mes attaches ici, comme vous le savez.

Un bref ricanement se fit entendre. La liaison de l’étranger avec la comtesse, veuve courtisée par la moitié du pays, avait fait jaser. Et puis, peu à peu, chacun s’y était habitué. L’homme parlait peu, il était humble et serviable, et ne cherchait pas les problèmes. On s’en était accommodé.

-          Je pars cette nuit même.
-          Et vous allez où ? Si c’est pas indiscret…

« Je pars pour un pèlerinage incertain, là oú le Seigneur voudra m’envoyer » eut été la réponse la plus sincère. Mais elle n’aurait pas été comprise.

-          A l’Ouest, je vais vers l’Ouest. Certaines affaires m’y mènent.

Abel s’installa à une table au fond de l’unique pièce et la discussion fut close.
Il dénoua ses cheveux et attendit que la fille de l’aubergiste vînt le servir.

Il lui sourit puis mangea sans prononcer un mot. Puis, il attendit que la nuit tombât, plongé dans une méditation.
Choisir entre la comtesse et la voie qui lui avait été préparée lui avait pris beaucoup plus de temps qu’il ne l’aurait pensé. Même maintenant, alors que son choix était bien arrêté et qu’il n’allait pas revenir dessus, sa gorge restait nouée. Certaines choses avaient été écrites avec une pointe de fer incandescent au fond de son âme, de belles choses et de moins belles également. Le temps ferait son office, mais lentement.

Abel fut l’un des derniers clients à quitter l’auberge car il avait voulu partir à la nuit tombée, et bien tombée. Il s’enroula dans sa cape, pris son sac et salua l’aubergiste.
Il s’en fut aux écuries, sortit Caïn et l’enfourcha.

Les soldats qui gardaient la porte ouest de la ville regardèrent comment un cavalier insensé avait quitté la sécurité des remparts de la ville pour s’aventurer sur les routes de nuit. Mais bon, après tout, Abel avait également été soldat et il devait certainement savoir ce qu’il faisait.


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-        Buenas tardes Abel. Así que se marcha...

Los escasos clientes del albergue dejaron su conversación y esperaron a que el hombre vestido de negro, llegado unos minutos antes, contestase. Abel tomó su tiempo antes de responder. Miró fijamente al dueño del lugar, luego dijo.

-          Efectivamente, me voy.
-          ¿Volverá pronto?
-          No lo sé. En cuanto antes. Tengo fuertes vínculos con este pueblo, como bien sabe.

Alguien soltó una breve risa sarcástica. La relación entre el extranjero y la condesa, viuda codiciada por la mitad del país, había dado lugar a mucho cotilleo. Pero poco a poco, todos se habían acostumbrado a ello. El hombre hablaba poco, era humilde y siempro listo para ayudar, y no se metía en problemas. La gente le había aceptado.

-          Me marcho esta misma noche.
-          ¿Adónde? Si se puede saber, claro...

« Voy a hacer un incierto peregrinaje, hacia donde el Señor tenga a bien mandarme» habría sido la respuesta más sincera. Pero no la habrían entendido.

-          Hacia el Oeste, voy hacia el Oeste. Algunos asuntos me llevan allí.

Abel se sentó en una mesa en el fondo de la única sala y se acabó la conversación.
Desató su cabello y esperó a que la hija del dueño viniera a servirle.

Le sonrió, luego cenó sin pronunciar una sola palabra. Después, espero a que cayera la noche, meditando profundamente.
Elegir entre la condesa y la vía que le había sido preparada le había costado mucho más de lo que él había pensado en un principio. Incluso ahora, a pesar de que su elección era firme y que no iba a volver a cuestionarla, tenía un nudo en la garganta. Algunas cosas se habían escrito con una punta de hierro en lo más profundo de su alma, cosas bellas y no tan bellas también. El tiempo cumpliría con su función, pero despacio.


Abel fue uno de los últimos clientes en dejar el albergue ya que había querido irse una vez caída la noche, y bien caída incluso. Se abrigó en su capa, cogió su mochila y se despidió del dueño.
Se fue a la cuadra y montó sobre Cain.
Los soldados que vigilaban la puerta del oeste de la ciudad miraron como un jinete insensato estaba dejando la seguridad de las murallas de la ciudad para aventurarse sobre caminos, de noche. Pero bueno, después de todo, Abel había sido también soldado y seguramente sabía lo que hacía.

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