jueves, 2 de diciembre de 2010

Rocío / Rosée


Un día, repentinamente apareció delante de mi casa un bosque frondoso. Después de dudarlo varios días, decidí entrar en él. Sus altos árboles parecían más antiguos que el mismo mundo. Era un bosque denso, pero dejaba pasar la luz, sin ninguna sensación de opresión… paz, únicamente paz.
Me gustó tanto el lugar que me paseaba por él cada día. Encontraba la suave humedad que el seco mundo exterior no me daba.
Cada día iba más lejos. Cada vez más lejos y más lejos. Salía de él al atardecer, maravillado por el silencio que me rodeaba allí, que me envolvía y me silenciaba, que me ninguneaba y me hacía sentir importante a la vez.

Me atraía tanto el lugar que decidí pasar una noche allí.
En el corazón más profundo encontré un olmo, aún más alto y antiguo que los demás árboles. Me acurruqué contra él y no tardé en dormirme.

Me desperté al cabo de un tiempo indefinido. Oía a un hombre canturrear. Su voz tan armoniosa parecía en sintonía total con el silencio del lugar. La melodía era simple, un tanto melancólica, lo que la hacía muy bella. Me levanté en busca de aquella preciosa voz de seda.
Avisé un claro. No cabía ninguna duda, la voz venía de allí.

El hombre, sentado de piernas cruzadas, estaba canturreando, solo. Era joven, muy joven, pero su voz parecía no tener edad, como el mismo bosque. De repente, un pensamiento extravagante invadió mi espíritu: la canción y el bosque son dos aspectos de una misma cosa. Son dos aspectos de una misma belleza interior.
El hombre (¿el ángel?), pareció leer en mis pensamientos, y me sonrió. Qué mirada más suave, sincera y buena.

-          Tienes razón. Yo soy el bosque. ¿Sabes por qué canto?
-          No…
-          Para que personas como tú puedan recoger el rocío. Mira.

Me estaba enseñando unas flores a sus pies que no había notado antes. Bajo los efectos de la melodía, parecían vibrar. Más extraño todavía, se notaba como el agua salía de su tallo, y retaba la pesadez. El agua subía hasta los pétalos.

-          Recógelo, me dijo, y me tendió un vaso de cristal.





Cuando el tiempo está sereno, cuando no hay nubes algunas, al amanecer, vuelvo al claro y recojo el rocío, usando el vaso de cristal.
De recogerlo, yo también intento retar la pesadez y elevar mi corazón. Y canturreo aquella melodía maravillosa.


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Un jour une épaisse forêt apparut soudainement devant ma maison. Après avoir hésité pendant plusieurs jours, je décidai d'y pénétrer. Ses hauts arbres paraissaient plus vieux que le monde lui-même. C'était une forêt dense mais elle laissait passer la lumière, sans aucune sensation d'écrasement... la paix, seulement la paix.
Ca me plut tellement que je m'y promenai chaque jour par la suite. J'y trouvais la douce humidité que le monde extérieur, si sec, ne me donnait pas.
Chaque jour j'allais plus loin. De plus en plus loin. J'en sortais au coucher de soleil, émerveillé par le silence qui m'entourait là-bas, qui m'enveloppait et me réduisait au silence, qui à la fois niait mon être et me faisait sentir important.
Ce lieu m'attirait tellement que je décidai d'y passer une nuit.

Tout au coeur de la forêt je trouvai un chêne, encore plus haut et plus vieux que les autres arbres. Je me lovai contre lui et m'endormis bientôt.
Au bout d'un temps indéfini, je me réveillai. J'entendais un homme chantonner. Sa voix si harmonieuse  paraissait être en harmonie totale avec le silence du lieu. La mélodie était simple, quelque peu mélancolique, ce qui la rendait très belle.
Je me levai à la recherche de cette belle voix de soie.
J'apercevai une clairière. Il n'y avait aucun doute, la voix venait de là.

L'homme était assis en tailleur et chantait, seul. Il était jeune, très jeune, mais sa voix semblait ne pas avoir d'âge. Soudain, une pensée extravagante envahit mon esprit : la chanson et la forêt son deux aspects d'une même chose. Ce sont deux aspects d'une même beauté intérieure. L'homme (l'ange ?) parut lire dans mes pensées et me sourit. Quel regard si doux, sincère et bon !

-          Tu as raison. je suisla forêt. Sais-tu pourquoi je chante ?
-          Non…
-          Pour que des gens comme  toi puissent recueillir la rosée. Regarde.

Il me montrait des fleurs à ses pieds, que je n'avais pas remarquées auparavant. Sous l'effet de la mélodie, elles semblaient vibrer. Plus étrange encore, on pouvait voir comme l'eau sortait de leurs tiges et défiait la pesanteur. L'eau montait jusqu'aux pétales.

-          Recueille-la, me dit-il en me tendant un verre de cristal.




Quand le temps est serein, quand il n'y a pas de nuages, au lever du soleil, je retourne dans la clairière et je recueille la rosée, en utilisant le verre de cristal.
En le recueillant, j'essaye également de défier la pesanteur et d'élever mon coeur. Et je chante cette merveilleuse mélodie.

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